Le Châle de Manila: est-il vraiment un ornement andalou ?
Pour les dames qui ne savent pas encore qu’est ce que c’est le “Châle de Manille”, nous allons utiliser la définition du populaire écrivain Benito Pérez Gáldos, qui, dans son roman Fortuna et Jacinta, écrit: « […] s’envelopper de ce châle est comme porter un tableau […] » Le Châle est une toile brodée de soie de couleurs vives, avec fleurs, oisillons, fantaisies… et avec élégantes franges. En cet article nous allons remettre en question l’origine andalouse de cet ornement de luxe utilisé par les dames sévillanes.
Le populaire châle de Manila vient de la ville chinoise de Canton, connue pour la tradition de la broderie de soie. Pourtant, on parle de Manila parce qu’elle était le port d’où partait la livraison pour Séville. Le port sévillan, en effet, fut un de plus importants à niveau mondial après la découvert de l’Amérique.
L’évolution artistique du châle a été très articulée. Au début les châles étaient très différents de ceux que nous voyons aujourd’hui. Ces derniers sont grands et avec des couleurs vives, alors que les châles chinois étaient petits et de couleur obscure, avec beaucoup moins de décoration de soie. Aussi la broderie a très changée : celle chinoise représentait des dragons, des flores de lotus, tandis que la broderie espagnole privilégie des roses, des œillets, des oisillons et une soie beaucoup plus épaisse.
Comme tous les ornements, le Châle a été l’expression de la mode d’une époque, en atteignant son sommet pendant le XVIII et XIX siècle. Aujourd’hui, le Châle fait partie du vêtement typique des bailadoras flamencas. En plus on l’utilise pendant « las fiestas », les fêtes populaires: on peut voir des femmes de tous âges s’en enveloppant pendant las corridas, la Feria de Abril à Séville, la Feria de Pedro Romero à Ronda. Même on peut le voir affiché aux balcons pendant le Corpus Domini à Granada.