Grenade
Bien que les origines de la ville soient très lointaines (il existait des implantations ibères ainsi qu’une colonie romaine du nom d’Iliberis sur la colline de l’Albayzín), Grenade ne commença à prendre de l’importance qu’avec l’arrivée des Arabes.
En 713, les roupes de Tarik prennent le contrôle de la ville. Elle se nomme Elvira au moment de l’arrivée des Maures, qui la nomment Garnat Al-Yahud (la grenade des Juifs). La légende locale raconte que, las des exactions et persécutions continuelles des rois wisigoths, la population juive facilita le passage des nouveaux conquérants en leur livrant les clés d’Elvira.
La ville dépend du califat de Cordoue, mais lorsque ce dernier se disloque en 1013, elle devient la capitale d’un royaume indépendant dirigé par la dynastie zayride (11e s.) Les Azyrides ou Zirides renforcent les défenses et construisent les bains (El Bañuelo) et le pont du Cadí. En 1090, la ville tombe aux mains des Almoravides, puis des Almohades vers le milieu du 12e s. En dépit de nombreuses luttes intestines, elle s’agrandit : des travaux de canalisation sont entrepris et les fortifications sont renforcées.
L’âge d’or de Grenade coïncide ave l’avènement de la dynastie nasride en 1238. Un accord est signé entre Ferdinand III de Castille et Mohammed ben Nasr, fondateur de la dynastie, qui se reconnaît comme vassal du roi chrétien, ouvrant ainsi une période de paix.
Outre Grenade, le royaume compte les provinces actuelles d’Almeria et de Málaga, et une partie de celles de Cadix, Séville, Cordoue et Jaén. Pendant cette période, Grenade est une capitale prospère qui s’embellit de jour en jour. La ville basse se développe et c’est le début de la construction de l’Alhambra. Les palais nasrides sont bâtis sous les règnes de Youssouf 1er (1333-1353) et de Mohammed V (1353-1391), et Grenade devient la ville phare de son époque. Mais, au 15e s., les luttes dynastiques et quelques dissensions internes facilitent la tâche des chrétiens qui grignotent peu à peu le royaume. Après un siège de six mois, les Rois Catholiques prennent la ville le 2 février 1492 et en chassent Boabdil, dernier émir nasride de Grenade, signant ainsi la fin de huit siècles de domination musulmane dans la péninsule, immortalisé avec la célèbre la peinture « La reddition de Grenade » du peintre espagnol Francisco Pradilla y Ortiz (1882). Lorsque les rois catholiques conquièrent la ville, le nom arabe, conservé et déformé, donne Granada, mot assimilé lui-même au nom du fruit homonyme, la grenade.