La Renaissance bretonne à Séville
On sait que les bretons sont très fiers et orgueilleux de leur terre, histoire, langue et traditions.
C’est pour cela que je veux vous parler de la Chapelle Saint-Herménégild de la Cathédrale Sainte-Marie de Séville. Elle renferme l’intéressant sépulcre du cardinal Juan de Cervantes (†1453), qu’il n’a rien à voir avec le célèbre écrivain du Siècle d’Or espagnol : il fut un théologien distingué et légat a latere au Concile de Bâle (1473). Il finança cette chapelle dédiée a un saint roi sévillan de l’époque wisigothe (560 – 585), neveu de plus célèbre saint Isidore de Séville, Docteur de l’Eglise (565 c. – 636).
Le sépulcre est d’alabastre, magnifique exemplaire du gothique sévillan, signé par « Lorenzo Mercadante de Bretaña », c’est-à-dire « Laurent Marchant de Bretagne » en 1458. Depuis l’époque les dolmens de Karnak, les bretons ont étés toujours des formidables sculpteurs. Tout y est pure filigrane. Le réalisme de la statue gisante est frappant. Sa tète semble vraiment s’appuyer sur les trois coussins qui la soutiennent. A la base, des anges qui nous font penser aux toiles de Van Eyck, soutiennent l’écusson des Cervantes (c’est un « écusson parlant » avec des biches : le mots Cierva signifie biche en espagnol). Une autre biche, symbole de la famille, git aux pieds du prélat. C’est, sans aucun doute, le plus beau des sépulcres de la cathédrale. On ne connait presque rien de cet artiste breton : on sait seulement qu’il avait abandonné le crachin breton pour le soleil andalou. Chers amis bretons, si vous avez des infos de votre compatriote, appelez-nous !